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Padam, Padam

May 2023




Padam, Padam Henri Contet/Norbert Glanzberg

Cet air qui m'obsède jour et nuit

Cet air n'est pas né d'aujourd`hui Il vient d'aussi loin que je viens Traîné par cent mille musiciens. Un jour cet air me rendra folle Cent fois j’ai voulu dire pourquoi Mais il m'a coupé la parole Il parle toujours avant moi et sa voix couvre ma voix.

Padam . . . padam . . . padam Il arrive en courant derrière moi Padam . . . padam . . . padam Il me fait le coup du souviens-toi Padam . . . padam . . . padam C’est un air qui me montre du doigt Et je traîne après moi comme un drôle d’erreur Cet air qui sait tout par cœur. Il dit : « Rappelles-toi tes amours Rappelles-toi puisque c’est ton tour. Y a pas de raison pour que tu ne pleures pas Avec tes souvenirs sur les bras ». Et moi je revois ceux qui restent Mes vingt ans font battre tambour Je vois s'entrebattre des gestes Toute la comédie des amours Sur cet air qui va toujours

Padam . . . padam . . . padam Des « je t’aime » de quatorze-juillet. Padam . . . padam . . . padam des « toujours » qu’on achète au rabais. Padam . . . padam . . . padam Des « veux-tu » en voilà par paquets Et tout ça pour tomber juste au coin d’la rue Sur l’air qui m’a reconnue. Écoutez le chahut qu’il me fait. Comme si tout mon passé défilait. Faut garder du chagrin pour après J’en ai tout un solfège sur cet air qui bat . . . Qui bat comme un cœur de bois . . . ***** This tune that haunts me day and night This tune wasn’t born today It comes from as far as I come Dragged by a hundred thousand musicians. Someday this tune will drive me crazy A hundred times I wanted to say why but it cuts me off It always speaks before me and its voice covers my voice. Padam . . . padam . . . padam It comes running behind me Padam . . . padam . . . padam It plays the trick of remember Padam . . . padam . . . padam It’s a tune that points at me And I’m hanging around like a funny mistake This tune that knows everything by heart. It says: “Remember your loves Remember since it’s your turn No reason why you shouldn't cry With your memories on your hands.” And me I see again those who remain my twenty years beat the drums I see gestures fight one another The whole comedy of loves to this tune that always goes

Padam . . . padam . . . padam . . . Of the “always” bought at discount Padam . . . padam . . . padam Of “I love you” of 14 July Padam . . . padam . . . padam of “do you want to” Here’s some by the bunch. And all that to fall just around the corner to the tune that recognized me. Listen to the ruckus it makes of me As if all my past was going by Gotta save some grief for later I've got a whole solfeggio on this tune that beats That beats like a heart of wood . . .

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